Maison du Parc
Type | Réaménagement complet d’une maison unifamiliale |
Lieu | Plateau-Mont-Royal |
Année | 2017 |
Superficie | 2 700 pc |
Photos | Maxime Brouillet |
Distinction | Prix d’excellence en architecture 2019, Ordre des architectes du Québec - catégorie Aménagement intérieur Grands Prix du Design 2018 - Prix espace résidentiel de 1 600 à 3 200 pc |
Ayant front sur le parc La Fontaine à Montréal, cette résidence haute en contrastes et aux effets scénographiques impressionnants s’inspire de l’architecture des maisons bourgeoises du début du siècle. Cette influence classique structure le design de l’ensemble de la maison, tant par l’organisation spatiale que par le choix des ambiances, des matières et du mobilier.
Placé au cœur de la maison, l’escalier se déploie de manière spectaculaire sur les trois étages et fait la liaison entre les différents espaces. Cette véritable sculpture architecturale est surmontée d’un immense puits de lumière, permettant d’illuminer et de mettre en valeur les courbes séduisantes. Les fines parois ciselées de l’escalier se recourbent et enveloppent les marches de bois. Des parois de verre translucides, placées de part et d’autre de l’escalier, permettent à la lumière de s’infiltrer tout en ne laissant que subtilement dévoiler les pièces placées derrière, créant de riches jeux de lumière et une profondeur mystérieuse.
À l’avant de la maison, le séjour invite à la détente et la discussion autour du foyer au manteau de marbre. Cette pièce, peinte d’un gris enveloppant, reprend l’organisation classique des maisons bourgeoises, notamment par les perspectives centrées et symétriques créées par les doubles fenêtres avec vue sur le parc et les étroites portes doubles menant à la cuisine.
Entièrement vitrées vers la cour arrière, la cuisine et la salle à manger profitent à la fois d’une lumière naturelle abondante et d’un contact direct vers l’extérieur. Prévue pour les grandes réceptions et la préparation de repas gastronomiques, la cuisine réussit à concilier élégance et fonctionnalité. Celle-ci s’organise autour d’un vaste îlot de marbre blanc et d’un meuble noir mat au traitement minimaliste. Détaché de toutes parts et relevé du plancher par de fines pattes d’acier, ce dernier permet d’accentuer l’impression d’espace. Des portes escamotables parfaitement intégrées offrent la possibilité de dissimuler ou de révéler une seconde surface de comptoir, accessible des deux côtés.
Destinée aux convives, la salle d’eau se trouvant au sous-sol propose une expérience surprenante s’inspirant des toilettes de grands restaurants. Une vasque cylindrique est posée au plancher devant une cloison miroir dissimulant les sanitaires, dans un espace théâtral ouvert sur l’escalier et faisant face au cellier lumineux.
La façade sur rue, soigneusement restaurée, rivalise d’élégance avec la façade arrière entièrement vitrée et ouverte sur la cour. Ces façades font écho à l’intérieur de la résidence et assurent une parfaite continuité, tant par la matérialité utilisée que par les effets graphiques créés.
Cette maison somptueuse et volontairement minimaliste n’en est pas moins chaleureuse, par le choix des finis, par ses textures, ses détails architecturaux et le savant dosage du noir et du blanc dialoguant avec les douces teintes de gris enveloppant. Les détails de finition raffinés et les jonctions soignées participent à la simplicité des espaces et témoignent d’une sophistication toute en richesse et en retenue. L’ensemble du projet fait preuve d’une grande maîtrise dans son exécution, offrant un équilibre parfait entre classicisme et modernité.